Les poissons

L’étang de l’Or, lagune d’eau saumâtre se présente comme un milieu riche, diversifié et productif. Il accueille une trentaine d’espèces communes de poissons ainsi qu’une quarantaine d’espèces moins fréquentes. L’attrait est essentiellement nourricier, les poissons trouvant une nourriture abondante mais l’étang joue aussi un rôle de nurserie pour un grand nombre d’espèces dont les représentants quittent la lagune à l’issue de leur première année de vie. L’étang est également fréquenté en fonction du degré de salinité de l’eau, de sa profondeur et de sa température.

Deux populations de poissons se côtoient dans la lagune :

Les sédentaires

Ils peuvent effectuer la totalité de leur cycle vital dans l’étang. Ils sont très nombreux et de petite taille (blennie paon, syngnathe…).

 

Les migrants marins

Après l’éclosion en mer, à proximité du littoral, les alevins de loups, dorades, soles etc…rejoignent au printemps la lagune. Le séjour sera de courte durée, le retour massif vers la mer est prévu à l’automne !

Les amphibiens

Les cours d’eau et zones humides du Bassin de l’Or abritent de nombreuses espèces d’amphibiens : grenouilles, triton palmé, triton marbré, crapauds…

Le pélobate cultripède, crapaud de taille moyenne (8-10cm) est l’hôte des dunes du lido entre Carnon et La Grande Motte. Peu répandu en France, le pélobate ne subsiste que sur la côte atlantique et le long du golf de Lion. Muni d’ergots ou de pelles fouisseuses sur les pattes postérieures, il creuse des trous dans lesquels il passe la journée. A la fin de l’hiver, lors de pluies nocturnes, les pelobates se rassemblent dans des mares temporaires pour se reproduire. Pour séduire la femelle, le mâle émet une série d’appels monotones semblables aux caquètements de la poule. Menacé par le tourisme et la fermeture des milieux, le Symbo et la Communauté d’agglomération Pays de l’Or ont engagé des actions sur son site de présence, via un contrat Natura 2000.

Zoom sur l’anguille

Sa reproduction et sa ponte s’effectuent uniquement en milieu marin dans la mer des Sargasses. Les larves sont ramenées vers nos côtes par le courant du Golf Stream. Elles grandissent dans les lagunes, et les cours d’eau. Elles se nourrissent de crustacés, et de poissons. La migration s’étale sur l’année. A la maturité sexuelle, l’anguille devenue “argentée”, effectue une dernière migration pour aller pondre dans la mer des Sargasses.

Documents

Liste des poissons observés sur l’étang de l’Or

Prises exceptionnelles pêchées en 2007

Des chercheurs de plusieurs laboratoires de la Région se sont penchés sur l’utilisation des étangs littoraux languedociens par les poissons marins. La moitié des soles, et la majorité des dorades pêchées dans le golfe du Lion sont issues des étangs languedociens.

Les libellules

Plus de 40 espèces différentes de libellules et demoiselles peuvent être observées sur le Bassin de l’Or. On distingue deux groupes, celui des libellules ou anisoptères, au corps robuste qui se posent les ailes étalées, et les demoiselles ou zygoptères, plus petites, au corps fin, avec au repos les ailes généralement repliées. Ce sont de grands prédateurs, à l’état adulte comme à l’état larvaire. Les larves sont toutes aquatiques. Les adultes qui ont une vie aérienne, peuvent se rencontrer pour les espèces les plus mobiles à plusieurs kilomètres des cours d’eau ou zones humides où ils se reproduisent.

Certaines espèces présentes sur le Bassin de l’Or, comme la Cordulie à corps fin, l’Agrion de Mercure ou encore le Gomphe de Graslin, sont protégées au niveau national et européen (directive “Habitats” de 1992).

L’Agrion bleuâtre (Coenagrion caerulescens) est une libellule inféodée aux ruisseaux méditerranéens.
Le bassin versant de l’Or abrite la seule station de l’Hérault connue de cette espèce.

Le Campagnol amphibie

Le campagnol amphibie (Arvicola sapidus), communément nommé « Rat d’eau » est un rongeur protégé depuis 2012 sur l’ensemble du territoire national. Plusieurs observations récentes font état de sa présence en périphérie de l’étang de l’Or. Discret, il se nourrit essentiellement de joncs, roseaux, graminées des berges, cresson… Mais contrairement au ragondin, il ne cause pas de dégâts sur les berges ni dans les cultures.

Pourquoi est-il en danger ?

  • Par destruction directe lorsqu’il est confondu par méconnaissance avec d’autres rongeurs ;
  • Par destruction ou modification de son habitat : recalibrage de berges de cours d’eau ou canaux, gestion inappropriée de la végétation (broyage, etc.)

En nous communiquant vos observations de campagnol amphibie, vous nous aiderez à préciser sa répartition localement.

Photos : X RUFRAY & T. GENDRE – CEN L-R / E. LE POMMELET – Symbo