Les ressources en eau souterraines

Globalement, de par ses ressources hydrogéologiques propres et avec l’apport du réseau étoffé de la compagnie BRL (Bas-Rhône- Languedoc, le Bassin de l’Or n’est pas un territoire sous tension d’un point de vue de la ressource en eau. Cependant, l’évolution démographique combinée avec la manifestation du changement climatique, montrent que la satisfaction des besoins actuels et futurs en eau potable demeure un enjeu essentiel sur le bassin de l’Or.

 

Localisation et approvisionnement des nappes

Le bassin versant de l’étang de l’Or compte trois types d’entités hydrogéologiques :

  • les calcaires jurassique et crétacé au Nord du bassin, soit 45% de la superficie du bassin versant ;
  • les alluvions du plioquaternaire situé au Sud, représentant 50% de la superficie du bassin versant ;
  • les sables et marnes tertiaires du secteur de Montpellier, à peine 5% de la superficie du bassin versant.

Chacune de ces entités regroupe une ou plusieurs masses d’eau souterraines possédant leur propre fonctionnement hydrogéologique. Sur le bassin versant de l’étang de l’Or, la nappe la plus productive et la plus exploitée est l’aquifère des cailloutis de Mauguio-Lunel. De par son importance, elle est considérée comme stratégique dans le SDAGE (Schéma Directeur de Gestion de l’Eau). Les aquifères calcaires du jurassique et du crétacé sont localement karstifiés et très productifs. En revanche, la formation sableuse et marneuse tertiaire possède une faible perméabilité qui lui confère une faible productivité.

Les usages et pressions exercés sur les nappes

Nos masses d’eau souterraines sont principalement utilisées pour l’alimentation en eau potable. L’agriculture, s’approvisionne principalement dans le canal du Bas Rhône Languedoc. Par ailleurs, il existe aussi de nombreux forages domestiques dont l’usage est difficile à quantifier. Ces réserves sont aujourd’hui de plus en plus sollicitées du fait de la forte augmentation de la population sur les communes du Bassin de l’Or et du doublement de la population liée au tourisme estival. D’autres pressions présentes sur le bassin de l’Or sont liées à l’agriculture et aux activités économiques qui affectent la qualité de l’eau des nappes.

Les enjeux de quantité

Le Conseil départemental et le Symbo surveillent le niveau de ces nappes, constatant qu’il varie parfois de plus de 20 mètres au cours d’une même année. Car si les quantités d’eau disponibles semblent actuellement suffisantes, deux petites nappes sont désormais classées en déficit quantitatif, sur les garrigues du nord du Bassin de l’Or. Des études de volumes prélevables ont été effectuées pour permettre une meilleure gestion des pompages et qui renforceront la connaissance des mécanismes de recharge de ces nappes. Les autres nappes ne sont pas en déséquilibre quantitatif et permettent d’assurer les besoins en eau actuels. Néanmoins, la satisfaction des besoins futurs en eau potable demeure un enjeu essentiel sur le bassin de l’Or. La prise en compte du changement climatique dans ce travail de projection est nécessaire puisqu’il devrait avoir des conséquences importantes sur la recharge et le niveau des aquifères.

 

Les enjeux de qualité

Les activités humaines rejettent de nombreuses molécules chimiques qui peuvent alors être emportées par les eaux infiltrées. C’est pourquoi les mesures des différents réseaux de suivi mis en place sur le Bassin de l’Or montrent que nos réserves contiennent un certain nombre de polluants. Les réseaux de suivi de la qualité de l’eau montrent quelques améliorations, mais certaines nappes demeurent classées en « Mauvais état ». Les principaux polluants que l’on retrouve dans les eaux souterraines sont des pesticides, mais aussi des nitrates sur l’aval du bassin versant. L’amélioration de la qualité de l’eau est un objectif du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux : le Bon Etat chimique des masses d’eau devra être atteint pour 2021. Cet effort est demandé à tous les acteurs concernés et sur tout le territoire, mais une priorité est donnée aux zones où le risque de transfert est plus élevé. En effet, sur le Bassin de l’Or, huit captages d’eau ont été classés comme prioritaires « Grenelle », autour desquels sont définies des Aires d’Alimentation de Captage (AAC). Ces zones sont particulièrement protégées et les acteurs du territoire sensibilisés pour protéger la ressource en eau contenue dans leur sous-sol.

Pour en savoir plus…

Définitions des volumes prélevables sur l’aquifère calcaire molassique de
Castries – Sommières

L’étude porte sur la détermination des volumes maximum prélevables dans la masse d’eau, classée déficitaire, qui regroupe deux entités : Castries au Sud et Sommières au Nord. Les ressources en eau sont considérées comme fragiles et vulnérables. La détermination des volumes prélevables est un élément de départ pour la mise en place d’une gestion concertée et équilibré de la ressource. Pour l’entité de Sommières, il apparait que le volume estimé, par modélisation, de la recharge de la nappe est supérieur à celui des prélèvements. Toutefois, des lacunes sur le fonctionnement de l’entité empêchent d’établir un bilan hydrogéologique fiable. Des investigations supplémentaires sont préconisées. Pour l’entité de Castries, la modélisation est satisfaisante et montre que les prélèvements considérés pour le futur ne permettent pas de satisfaire le bon état quantitatif. Des mesures de préservation sont ainsi recommandées pour assurer une gestion quantitative durable dans le temps et adaptée aux évolutions du territoire.

Définition des relations entre les eaux souterraines et l’étang de l’Or

L’objectif de cette étude est d’améliorer les connaissances sur les transferts d’eau vers l’étang via les eaux souterraines superficielles avec la composante de l’occupation du sol.

En effet, la zone humide de l’étang est d’un intérêt écologique majeur mais la qualité de l’eau est mauvaise du fait des apports azotés et phosphatés importants dus à l’occupation du sol. Les résultats montrent que le fonctionnement des hydrosystèmes n’est pas homogène autour de l’étang de l’Or.

En effet, des connexions hydrauliques ne sont possibles que dans la partie Nord de l’étang où les échanges entre eaux souterraines et eaux de surface sont présents au niveau des cours d’eau dans une faible mesure.

Ainsi, les eaux souterraines ne participent pas directement à l’alimentation de l’étang de l’Or.